- ronflotter
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FamilierA. — [Le suj. désigne une pers.] Émettre un léger ronflement (v. ce mot A). La gamine rousse, en pantin jeté, un bras ici, un bras là, la bouche ouverte, la tignasse en auréole, ronflotte doucement (COLETTE, Cl. ménage, 1902, p. 57). Je guettais l'endroit où je savais que la petite fille raterait sa note; mon oncle, sur la chaise de jonc, commença de ronfloter (MAURIAC, Préséances, 1921, p. 64).B. — [Le suj. désigne une chose] Produire un petit ronflement (v. ce mot B). Sam Latour, assis contre le poêle qui ronflotait, fumait un cigare (ROY, Bonheur occas., 1945, p. 178).REM. 1. Ronflotement, subst. masc. Léger ronflement (v. ce mot A). [Mathilde] priait et n'entendait rien, hors le ronflotement de l'asthmatique (MAURIAC, Anges noirs, 1936, p. 283). Dubourg somnolait; la musique régulière et espacée de ses narines annonçait le ronflotement (ARNOUX, Roi, 1956, p. 89). 2. Ronflottis, subst. masc., synon. de ronflotement. Généralement, dans un fauteuil, quelqu'un des joueurs venu somnoler dans cette pièce vide, la barbe cassée sur le plastron, et un léger ronflottis dans la moustache (ARAGON, Beaux quart., 1936, p. 395).Prononc. et Orth.:[
], (il) ronflot(t)e [-
]. ROB. 1985, Lang. fr.: -oter, -otter. V. -oter, -otter. Étymol. et Hist. 1879 (HUYSMANS, Sœurs Vatard ds Œuvres, t. 3, p. 76). Dér. de ronfler; suff. -oter. Bbg. QUEM. DDL t. 25 (s.v. ronflotant).
ÉTYM. 1879; de ronfler, et suff. -oter.❖♦ Fam. Ronfler doucement.1 Ce n'est pas parce que je suis dans le coma aujourd'hui, ni parce que le poêle, ronflottant avec paresse, m'invite au sommeil, que je vais m'autoriser à dormir.A. Sarrazin, la Cavale, p. 154 (1961-1962).2 (…) elle était très ivre, elle m'a lâché :— « Ma fille… on ne… parle pas… comme ça… à sa mère ».Puis elle est tombée à la renverse, en travers de son lit. Elle dormait déjà en ronflotant quand je me suis approchée d'elle.Marie Cardinal, les Mots pour le dire, p. 331.
Encyclopédie Universelle. 2012.